Paiements en France : enjeux et opportunités

Quelle est l'actualité dans l'univers des paiements en France ? Pour en savoir plus nous avons interrogé Jean-Philippe Wolyniec, responsable du développement de OpenWay en France.

Paiements en France : enjeux et opportunités

Jean-Philippe Wolyniec : Je dirais que les paiements, en France, ne sont pas fondamentalement différents des autres pays. En revanche, on voit bien quand même qu'il y a une nette préférence pour les paiements par carte plutôt que les paiements par cash ou par virement. Il y a peut-être une raison historique à cela, c'est que les banques ont très tôt commencé à travailler sur la sécurisation des paiements - donc ça remonte à plusieurs dizaines d'années - et ont joué un rôle vraiment très important dans l'adoption, justement, des paiements par carte en France. Et on voit que ça continue d'ailleurs aujourd'hui avec l'essor notamment du paiement sans contact, l'essor du paiement, aussi, par NFC mobile, et puis, également, tout récemment, par l'arrivée des toutes premières cartes biométriques qui sont commercialisées par de très grandes banques françaises, désormais.

Quels sont les plus grands défis pour les institutions financières ?

Les institutions financières, en France, sont à un moment où elles sont de plus en plus soumises aux contraintes réglementaires, mais aussi à la désintermédiation, par de nouveaux entrants, par de nouveaux acteurs qui proposent des services toujours plus flexibles, plus adaptés aux besoins en termes d'instantanéité ou d’omnicanalité, ou de besoins numériques des consommateurs. Je pense que les institutions financières, et notamment les banques, vont devoir effectivement s'adapter. Dans un premier temps, se concentrer sur leur métier de base, et dans un deuxième temps, également pouvoir ouvrir, finalement, leurs systèmes, et notamment leurs systèmes de paiement. Et c'est là où, chez OpenWay, on intervient, justement, pour accompagner les banques dans cette ouverture et dans la fourniture vraiment de plateformes extrêmement performantes, et aussi évolutives et très ouvertes.

Services à valeur ajoutée dans les paiements en France

Jean-Philippe Wolyniec : On est dans un écosystème et dans un pays où tous les acteurs qui font partie de la chaîne de valeur du paiement doivent effectivement créer de la valeur et du revenu. On peut peut-être parler des acquéreurs dans un premier temps ? Là, on est dans un monde qui est quand même relativement concurrentiel et concurrencé. On a de nouveaux entrants qui proposent des offres toujours plus packagées et plus personnalisées pour leurs clients, pour leurs marchands, là où on a des gros acteurs qui vont avoir tendance à accélérer leur consolidation pour baisser leurs coûts et pour retrouver de la profitabilité et de la rentabilité. Côté émission, on a des banques qui vont générer du revenu, effectivement, sur l'émission des cartes, mais surtout sur ce qu'on appelle les autorisations de découvert, c'est-à-dire la possibilité d'aller en dessous... d'être en négatif sur un compte. Et donc là, les banques vont pouvoir se rémunérer sur ce qu'on appelle les agios. On a aussi, depuis plusieurs années, des offres qui permettent de payer en plusieurs fois, voire en débit différé, sur les cartes bancaires, donc ça, c'est quelque chose qui est tout à fait rentré dans les mœurs et dans le paysage français, et qui est confirmé d'ailleurs avec l'arrivée du BNPL, « Buy Now, Pay Later », qui fait que confirmer finalement cette tendance en France. Et puis on a aussi un phénomène où on voit de plus en plus de néo-banques et de fintechs qui proposent des offres de plus en plus packagées et de plus en plus personnalisées pour des besoins soit de niche, soit des besoins particuliers d'institutions qui ne sont pas forcément des institutions financières, ou de banques de type tier 2, voire tier 3. Et donc, là, on est sur des offres de type, ce qu'on appelle, payment as a service ou banking as a service, qui sont vraiment des offres clé en main, que l'on voit effectivement arriver en France.

OpenWay et Oracle Cloud : partenariat pour les paiements cloud en France

Jean-Philippe Wolyniec : Il faut savoir que c'est une industrie qui connaît des changements profonds et qui est soucieuse de développer des services toujours plus innovants et plus connectés, mais dans le respect, évidemment, de la réglementation.

Nos clients, chez OpenWay, bénéficient déjà de ce type de déploiement dans le cloud et le plébiscitent puisque, pour un acquéreur, ça va être, par exemple, la possibilité de déployer un nouveau moyen de paiement en quelques jours seulement, là où pour un émetteur, ce sera la possibilité de pouvoir connecter et intégrer une nouvelle banque en une semaine à peine, au lieu de plusieurs mois.

OpenWay est partenaire d'Oracle depuis de nombreuses années et ensemble on accompagne nos clients dans leurs projets de déploiement de plateforme de paiement. Ce sont des plateformes de paiement qui équipent des grands noms de l'industrie, tels que equensWordline, Nexi ou encore des gens comme Raiffeisen Bank, pour ne citer que l'Europe.

Et grâce à ce nouveau datacenter, basé à Marseille, ce sera la possibilité, pour nos clients français, de gérer entièrement leur système de paiement dans le cloud, tout en respectant les exigences en termes de stockage d'informations personnelles et de leur sécurisation.

Quelles valeurs vous apportent OpenWay et l’OpenWay Club ?

Jean-Philippe Wolyniec : OpenWay est une entreprise internationale, mais à taille humaine. Et ce que j'apprécie vraiment, c'est cette orientation technologique. Très orientée produit, donc on a une organisation extrêmement efficace qui permet vraiment de sortir les plateformes de paiement les plus performantes et les plus innovantes du marché. Et puis, on a aussi ce côté très orienté client, que j'apprécie beaucoup, où là on va chercher à développer des liens forts et sur le long terme avec nos clients.

L'OpenWay Club est un évènement extrêmement intéressant, et un très bel évènement, ne serait-ce que par l'emplacement. Je veux dire ici, à Dubrovnik, en Croatie. On est vraiment dans un environnement extrêmement sympathique. Et puis, c'est un évènement aussi qui, de par sa taille, permet vraiment de tisser des liens étroits avec nos clients et de pouvoir vraiment collaborer sur, notamment, leurs problématiques au quotidien, mais aussi sur l'innovation, et sur les tendances marché. Donc c'est vraiment un très bel évènement, et merci, encore une fois, de m'y avoir invité.

Comment 2020 a changé votre vie ?

Jean-Philippe Wolyniec : Clairement, 2020 a changé à la fois ma vie professionnelle, mais également personnelle. Donc, professionnellement parlant, en tant que directeur commercial, j'ai dû adapter mon mode de fonctionnement. On a dû également s'adapter, avec mes équipes, et avec nos clients. Et là, je suis passé d'un mode où je passais beaucoup de temps, finalement, en déplacement, et en particulier dans les avions, à un mode où on était quasiment 100 % en télétravail. Donc on est vraiment passés dans le monde 100 % numérique. Avec en première conséquence, je dirais, une bien meilleure empreinte carbone. Ce qui est, en fin de compte, une très bonne chose. Et en deuxième conséquence, une meilleure efficacité opérationnelle au quotidien. En revanche, clairement, 2020 a été un peu plus compliquée sur la création, la génération de nouvelles opportunités.

D'un point de vue personnel, déjà, je pense que ma qualité de vie s'est améliorée. J'ai un ratio, également, vie professionnelle/vie privée qui a été améliorée. Ça m'a permis de profiter davantage de ma famille, de mes enfants. Là où, bon, l'activité associative était au ralenti, j'ai personnellement... j'ai pris des cours de russe, par exemple, j'ai passé mon permis moto, et je me suis remis au sport.